Guide des perles

 

LES PERLES FINES :

 

Les perles fines sont produites naturellement par des coquillages ( huîtres en mer, moules en eau douce) en réaction à une irritation provoquée par un intrus qu’elle n’arrivent pas à expulser, comme un grain de sable par exemple. Pour annihiler ce désagrément elles vont sécréter de la nacre qui va former une perle à la forme aléatoire. Toutes les perles des bijoux, diadèmes et couronnes d’avant la fin du 19ème siècle sont des perles fines.

 

Tiare de la couronne d'Angleterre

  en perles fines.

  Couronne composée de diamants en colonnes avec de grosses perles fines en poire entre chaque colonne et une grosse perle ronde en haut de chaque colonne.

 

LES PERLES D’AKOYA :

C’est en 1893, au Japon, que Kokichi Mikimoto met au point la culture des perles. Sa méthode, désormais reproduite par tous les producteurs de perles d’eau de mer, consiste à introduire un ou deux nucléons (petites sphères de nacre taillées dans un coquillage) dans la gonade (organe reproducteur du mollusque) d’une huître Pinctada Martensi, ainsi qu’un morceau de manteau (lèvres du mollusque le long des bords du coquillage, provenant d’une huître dont la nacre est particulièrement belle. Pour neutraliser cet intrus, l’huître va déposer de la nacre sur le nucléon jusqu’à former une perle. Ces perles sont souvent bien sphériques, bien rondes, car construites à partir du nucléon qui est lui même parfaitement rond. Ces huîtres étant de petites tailles (7 à 8cm), elles produisent couramment des perles de 6 à 7,5mm de diamètre exceptionnellement plus grosses jusqu’à 9 voire 10mm, dont la rareté induit des prix en conséquence.

 

 Ces perles ont le plus souvent des orients argentés, rosés, ivoire, verts… mais cela reste une fabrication naturelle et aléatoire, donc en plus des différences de tailles et d’orient, les perles auront des surfaces avec peu ou prou de défauts, de finesse de grain, de reflets, d’où les différentes qualités. Les huîtres d’Akoya mettent environ 18 mois pour produire une ou deux perles, puis meurent lorsque les perles sont récoltées.

  Homme chemise bleue insère un nucleon dans une huître entrouverte.

  Vue de près d'une huitre entrouverte ecartée par une pince dans laquelle on insère un nucléon au bout d'une tige.

 

LES PERLES D’EAU DOUCE :

     perspective sur un étang. Des lignes de flotteurs ronds blancs, tous les deux mètres et une ligne tous les deux mètres. Les berges sont couvertes de verdures luxuriantes et de fleurs jaunes , peut être des iris.

            Ferme perlière en Chine

Les perles fines d’eau douce ont été récoltées par les chinois depuis des siècles, dans les moules d’eau douce. Elles sont maintenant produites par l’intermédiaire de l’homme sur les moules Hyriopsis Cumingi. Contrairement aux huîtres d’eau de mer, les moules d’eau douce ne sont pas nucléonnées. Leur manteau est incisé pour y introduire un petit morceau (2x2x1mm) de manteau d’une autre moule. Les grandes dimensions de cette moule (15x10cm) permettent d’introduire entre 20 et 25 morceaux de manteau sur chaque face du coquillage, qui produiront donc 40 à 50 perles. N’ayant pas de nucléon pour lui imposer une formes, la moule produira des perles de forme diverses.

 

 Nous trouverons des perles rondes (2 à3%). Des perles boutons (10 à 15%), un peu écrasées avec un petit plat sur un coté (souvent coté coquille), ces perles sont parfaites pour les boucles d’oreilles sur clous, la partie avec le petit plat étant coté clou. Le prix est moins élevée qu’une perles ronde. Des perles ovales et perles riz, les perles riz étant plus allongées que les ovales, (15à 20%). Des perles en forme de poire ( 5 à 10%). Des perles baroques, disons patatoïdes, (20 à 30 %). Le reste se compose de perles avec des appendices plats ou pointus, ou encore des jetons (comme une petite pièce de monnaie), toutes ces dernières sont peu utilisées donc vendues à petits prix et quelques unes qui n’auront pas démarrées ou se seront arrêtées de croître en cours de route.

  Trois ou quatre poignées de perles blanches, roses beiges, grises toutes avec des défauts majeurs, extensions dans tous les sens. poig

  Perles avec défauts

 

  Deux moules ouvertes avant récolte.

  Une moule d'eau douce ouverte. On voit une vingtaine de perles de chaque coté du coquillage

 

Les couleurs aussi peuvent être différentes, dans la même moule. Les couleurs sont limitées au blanc, rose, parme (ou lilas), champagne et gris. Le gris est assez terne et les perles de cette couleurs subissent un traitement pour obtenir des perles marrons ou noires aux reflets bleu verts, qui essayent de se rapprocher de la couleur des perles de Tahiti. Parmi ces perles certaines sont striées, d’autres ont des défauts de surface. Peu ont la surface parfaite.

Les perles d’eau douce sont donc totalement en nacre produite par le mollusque, contrairement aux perles d’eau de mer pour lesquelles seule la couche sur le nucléon est produite par l’animal. Les perles d’eau douce sont du coup plus résistantes, mais nécessitent 5 à 6 ans pour produire des perles de bonnes tailles. La production sera par contre très supérieure aux autres perles du fait des quantités produites par chaque moule.

 

LES PERLES D’AUSTRALIE OU DES MERS DU SUD :

   

  Perles argentées de 16-17mm

   Une vingtaine de perles blanches argentées de 16-17mm dans une main.

   Un damier de 6x5 avec sur chaque case une perle dorée de 16mm.

   Perles dorées de 16mm

Les perles des mers du sud sont produites par l’huître Pinctada Maxima, qui a deux variantes, l’une avec les lèvres du manteau argentées, l’autre dorées. Ces deux variétés produisent donc des perles blanc argenté et des perles dorées. Cette huître, du fait des eaux chaudes, riche en plancton, se développe vite jusqu’à atteindre une vingtaine de cm de diamètre. Ses grandes dimensions permettent de lui implanter un nucléon plus gros, de façon à obtenir, en deux ans, des perles qui vont jusqu’à 20mm pour les plus grosses.

 

Après récolte de la perle, l’huître peut être réimplantée parfois deux fois. Par contre contrairement aux perles d’Akoya, ces huîtres n’acceptent qu’un nucléon à la fois. Le depot rapide et épais de nacre leur donne des reflets très particuliers et appréciés. La taille, l’aspect et la rareté de ces perles font que les prix sont très élevés.

 

LES PERLES DE TAHITI :

    Pinctada margaritifera

    une huitre de 20cm ouverteavec les bords du manteau noirs, ce qui a pour effet de bleuir la nacre sur les bords des deux parties du coquillage.

Les perles de Tahiti sont produites par la Pinctada Margaritifera, une très grosse huître qui peut atteindre 30cm de diamètre, dont la particularité est d’avoir les lèvres du manteau noires aux reflets bleus, qui donnent la teinte aux perles. La technique est identique aux perles des mers du sud avec les mêmes résultats mais les perles sont de couleur noire aux reflets bleus verts. Ces perles sont très recherchées, et comme les perles des mers du sud, elles ont des prix élevées pour les perles de qualité.